Papillonnage photographique de pays en pays… Sylvie voit très bien où elle veut aller…. Anne tant bien que mal tente de la suivre. En tous cas elles y vont, 2 ou 3 fois par an, mais veulent en parler plus souvent que ça…
Alternance entre montagnes et villes le temps d'un week end prolongé.
Du 25 au 28 mai 2017
4 jours
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25
mai
La verte Pologne et ses champs de colza 

Un bon matin, nous prenons un vol low-cost pour Varsovie. C’est court comme trajet ; ça se supporte et ça ne laisse pas de trace. A tel point que Anne ne se souvient de rien, même pas d’y être allée. Sylvie, pour réveiller les souvenirs de Anne, lui rappelle que nous sommes parties de Charleroi. Nous avons donc appliqué le système : arriver à Charleroi la veille au soir, y dormir dans un petit hôtel où nous laissons notre voiture et prenons aux aurores la navette. ça coûte moins cher que de la laisser au parking de l’aéroport où de toute façon nous nous perdons à chaque fois, tellement il a grandi. Arrivées à Varsovie, nous louons une voiture et nous voilà parties traverser la verte Pologne et ses travaux routiers pour aller à Cracovie. "t’es sûre qu’on a fait ça ?" demande Anne, amnésique. "Si si" répond Sylvie. "Aller, écrit ! "continue t-elle. et Anne peste contre cette envie de Sylvie de recenser le moindre saut de puce que nous avons pu faire depuis que nous avons des appareils photos numériques.

Donc, à Cracovie, Nous avons un bel appartement à dans le quartier Zwierzyniec où nous pouvons nous endormir en comptant les trams qui passent au pied de l’immeuble. Cependant, même Sylvie ne se rappelle que du porche du bâtiment que l’on passe en frôlant les murs avec la voiture. Or, comme les souvenirs prégnants sont souvent soit très bon, soit très mauvais, on peut donc dire qu’on devait y était pas mal.

Au repas du soir, nous explorons la cuisine polonaise avec des raviolis au cottage cheese et pomme de terre que l’on appelle "des Pierogis". Sylvie, consternée de voir que même les papilles de Anne font la grève du souvenir, dit « c'est surprenant ». Mais comment faire confiance à Sylvie sur un avis culinaire tant la surprise gustative ne la motive que de très loin… continuons l’exploration...

La vieille ville de Cracovie 
26
mai

Nous prenons un véhicule électrique conduit par une guide afin de faire un petit périple commenté dans les lieux associés à la l’histoire juive. Nous commençons par la place des héros qui borde la zone du ghetto où furent enfermés 20 000 juifs pendant la seconde guerre mondiale. Sur la place, 70 sculptures en forme de chaises symbolisent les martyrs de la Shoah. Et la guide nous raconte que les juifs, déportés du quartier de Kazimierz où ils résidaient vers celui transformé en ghetto, n’avaient pu prendre avec eux que ce qu’ils pouvaient porter à dos d’homme ; des valises de vêtements, d’objets et … des chaises… Cet acte trivial retenu pour symboliser, entre autres, l’absence des victimes frappe Anne qui se dit que les symboles c’est bien mais sans les explications ça fait chou blanc en imaginant des gens jouant tout sourire à s’assoir sur les chaises pour se faire prendre en photo, empreint d’ignorance… Ça aussi ça peut glacer le sang.

Les chaises vides de la place des héros  
Le cimetière juif et  l'ancienne usine Usine Schindler

Elle se souvient bien là ! tout autant que de notre passage devant les portes de l’usine Schindler. Nous renonçons à y entrer - trop grande file d’attente - mais une série de portraits recouvrent les vitres et marque nos esprits. Et bien sûr on pense au film.

Nous visitons également le quartier de Kazimierz, enchâssé dans un bras de la rivière - la Vistule. Ses petites rues, pleines de vieilles façades, synagogues, cimetières, … nous distraientt vite par ses galeries d’art, ses boutiques, ses musées, … et nous montrent que le temps passe, que la vie continue de couler.

Sylvie rappelle à Anne que c’est dans l’un de ces cimetières que nous avons appris la signification des pierres posées sur les tombes… Cherchez un peu ; nous n’avons pas vocation à faire guide touristique 🙂 bien que depuis quelques lignes c’est à s’y méprendre. Mais là, c’était dur de faire autrement.

Nous prenons la décision de limiter là notre devoir de mémoire et renonçons à visiter Auschwitz. « J’ai fait le boulot pour deux » dit Sylvie ; "j’y suis allée y’a longtemps ».


Les carpates 

Histoire de s'aérer la tête nous partons dans les Carpates à Zakopane, le Courchevel polonais qui se trouve à deux heures de route de Cracovie. Notre objectif, enfin celui de Sylvie qui adore « s’envoyer en l’air », est : monter jusqu'au sommet en téléphérique. Polaire et manteau sont de rigueur pour aller tout là haut. Sylvie s’en donne à coeur-joie et photographie de la cabine même, collée à la vitre le splendide décor. Arrivées à destination nous faisons le tour du bâtiment en bois presque désert en observant les nuages. ils sont tellement proches que rapidement ils nous encerclent. Voir arriver cette masse blanche sur nous nous amuse. Mais comme prévu, il fait froid. Nous retournons vite au pied du mont, nous installer à la table d’un restaurant en plein air puis, après un bon repas basique mais revigorant, nous visitons quelques rues bordées de chalets en bois.

Zakopane et le parc national des Tatras 

Le point le plus attractif pour Anne reste la visite du plus ancien cimetière de Zakopane conçu comme un jardin slalomant entre les arbres, ce qui lui donne une ambiance plutôt intimiste. Les tombes, pour la plupart en bois, possèdent des sculptures et des christs de style folklorique manifestement typique du coin. Une fois n’est pas coutume - les lieux de culte nous attirent parcimonieusement - , nous entrons dans l’église en bois tant elle nous séduit ; elle est belle autant à l’extérieur qu’à l’intérieur. Elle dégage elle aussi cette ambiance intimiste et hors d’âge que nous avons également ressenti dans son cimetière.

Après ? et bien on a dû rentrer. mais il ne doit rien avoir d’exceptionnel à ce retour tant nous ne nous en souvenons pas.

Cimetière Peksow Brzyzek et la plus vieille église de Zakopane, Stary Kościół
27
mai


Sirène de Varsovie 

4h30 de route pleine de travaux, ça fatigue. Arrivées à Varsovie en début d'après midi nous nous offrons une petite sieste avant de partir flâner dans la vieille ville à la recherche du meilleur glacier. Il y a foule, le temps est superbe et on avale du pavė. L'ambiance est agréable en particulier celle des places.

La vielle ville de Varsovie 
28
mai


Parc Lazienski 

C'est une belle journée très lumineuse et très chaude. Anne réclame de la verdure ; une petite balade au parc s'impose. Trouver le fameux parc Lazienski est une gageure, même avec un GPS. De parc en parc visité, finalement nous le dénichons. Il est immense et nous nous y perdons. Sylvie propose une allée, Anne une autre ; nous nous chamaillons. Puis nous nous rendons compte que les gens ont l'air de tous prendre la même direction. Nous décidons de suivre la foule qui nous mène à une "chopinade". C'est un concert de Chopin en plein air, qui est ici un spectacle dominical traditionnel durant la période estivale. Et voilà que Sylvie, qui jusqu'à présent en ignorait l'existence, se met à jouer des coudes pour nous placer au plus près de l'orchestre. Ca amuse Anne autant que ça l'agace car elle sait très bien que Sylvie n'aime pas ce genre de musique et que rapidement elle voudra s'en aller.

Chopinade 

Repartant au son de la musique nous courons derrière les écureuils pour les prendre en photo. Les paons refusent de faire le beau, les insectes se régalent de la peau de Anne. Nous ne savons pas trop comment nous retrouvons la route de la voiture, mais la voila. Le temps passe tellement vite que le parcmètre nous a sermonné ; nous voici avec un joli PV qui ponctue la fin de notre aventure polonaise.

Les écuries et le paon