Papillonnage photographique de pays en pays… Sylvie voit très bien où elle veut aller…. Anne tant bien que mal tente de la suivre. En tous cas elles y vont, 2 ou 3 fois par an, mais veulent en parler plus souvent que ça…
Une ligne imaginaire, pas de jours plus longs que les nuits et vice versa, une intense présence verte à vous remplir les poumons d’oxygène. Ça c'est l'Equateur
Du 17 au 22 janvier 2013
6 jours
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C’est l’année de nos cinquante ans. Pas très sensibles à la notion d’anniversaire, allez savoir pourquoi, nous voulons cette fois ci marquer le coup. Pas de fêtes avec tous nos potes, pas de diaporama que l’on regarde la larme à l’oeil regroupant les photos de nous depuis la naissance mais un voyage "mieux que d’habitude"… à chacun son style. Nous voila donc parties pour un voyage de presque trois semaines en Equateur. Nous passons huit jours aux Galapagos, huit autres en forêt amazonienne et quelques uns autour de Quito.

 survol de L'Antisana (alt.: 5753 m.) Quito

C’est assez tard dans la journée du jeudi 17 janvier 2013 que nous partons de Lille. Ce soir, nous dormons DANS l’aéroport d’Amsterdam au Yotel-Air. Sylvie qui ne recule devant aucune expérience attractive à ses yeux à tilté quand elle a découvert cet hotel-cabine à la japonaise. La chambrette nous apparait comme en vitrine via le couloir ; nous sommes à Amsterdam après tout. Quand on entre dedans, vite on ferme le rideau . Nous découvrons un lit à l’aspect de gros fauteuil dans lequel nous avons du mal à nous projeter. Mais vite on comprend, à notre grand soulagement, qu’il se déplie. Il faut être organisé dans un tel espace optimisé à l’extrême ; AVANT de déplier le lit-fauteuil, vous devez prendre dans vos valises ce dont vous aurez besoin. Puis vous glissez les valises dans le coffre sous le lit et alors vous pouvez le déplier. La cabine de douche, étroite, est collée au lavabo. En face du lit il y a télé et wifi. Vous pouvez aussi commander des plateau-repas et vous sentir déjà presque dans l'avion. Si vous avez une longue escale dans cet aéroport vous pouvez même louer cette merveille technologique à l’heure. Pour notre part, nous décidons de prendre notre diner dans l’un des restaurants du lieu - Comme c’est bizarre de se retrouver dans un aéroport presque vide ! - gardant l’expérience de manger dans la chambre pour notre petit-déjeuner. Nous prenons l’avion à 9h et, jusqu’à Quito, il ne se passera rien de notoire à vous raconter hors-mis toutes les étapes par lesquelles on passe quand un vol est long. Ha si ! en arrivant le survol des montagnes est très impressionnant. C’est à 2850 mètres d’altitude que nous atterrissons. Notre guide pour les quelques jours qui viennent, Esther, nous fait la surprise de nous accueillir en costume traditionnel. Nous arrivons facilement à notre hotel. Nous sommes enfin en voyage.

Le Yotel air dans l'aéroport Shrirpool -Amsterdam  
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 Les petits métiers

Pour ce premier matin nous nous levons très tôt ; nous partons dès 7h pour Otovalo et son marché. Esther, notre guide qui est décidément pleine de surprise, vient nous chercher dans un confortable 4x4 accompagné par son mari, André, qui est français. Très vite nous savons que ces deux-là vont nous plaire. Pendant toute l'agréable route qui serpente au coeur des hauts plateaux andins nous parlons avec eux comme si nous les connaissions de longue date. Nous nous trouvons pleins de point commun. Nous découvrons que la soeur d’André vit à deux pas de chez nous. Le ton est pris.

 Sur la route d'Otovalo 
 En costume traditionel

Nous croisons plein de gens en costume traditionnel. Avec le temps, dans beaucoup de pays à forte densité campagnarde, nous avons constaté, comme ici, que le fait n’a rien de « folklorique » dans le sens où nous le percevons. Chez nous ces costumes sortent dans de rares occasions pour célébrer un passé révolu. Ici, c’est une façon toute quotidienne d’être à l’aise pour les taches de tous les jours mais également d’afficher les couleurs régionales... De marquer son appartenance. Dans les grandes villes l’habitude est perdue. La foule s’affiche dans des tenues très « internationales » qui, vite, nous apparaît impersonnelle. Il est clair qu’en bonnes touristes nous apprécions fortement la bigarrure campagnarde - qui après tout est finalement tout aussi formatée - mais souvent il nous vient à l’esprit que pour notre plaisir, nous trouvons tout à fait normal que l’habitat, les vêtements, les activités soient restées traditionnelles et déplorons que les choses changent, un peu comme si nous refusions "à ces étrangers que nous visitons" le droit d’accéder (pour faire simple) à la modernité. Un peu culottés comme attitude n’est-ce pas ? … En fait, ce qui serait chouette, c’est que chaque pays adopte la modernité à sa manière… parfois c’est le cas… trêve ; nous ne sommes pas là pour faire un traité philosophique sur la chose. Allons plutôt nous dégourdir les jambes dans les allées du marché.

 Arrêt à Mira Lago 
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 Le plat national "le cuy"

Et nous voilà soudainement plongé dans le boucan du marché aux bestiaux. Ça meugle, ça bêle, ça cancane ! Allez, nous n'allons pas vous sortir toute la liste mais vaches, poules, cochons d’Inde, porcs sont jetés là, entravés, encagés, entassés, pendant que leurs propriétaires négocient sec leur sort tristement connu. Nous somme très loin du confort animal… mais c’est pas parce qu’on ne le voie pas que c’est mieux chez nous. N’empêche qu’on a du mal à intégrer que le cochon d’Inde entre dans la composition d’un des plats national d’Equateur, de ceux servis dans les grandes occasions. Car c’est cher le cochon d’Inde ! Ceux-là sont d’une taille appréciable (de la taille d'un petit Lapin)... C’est un peu comme si on nous disait que Poupy - notre plantureuse chatte blanche - allait passer à la broche. Lors de ce type de visite nous devenons affectivement (et éphémèrement) végétariennes. Nous sommes atteintes du syndrome « ouvrons ouvrons la cage aux oiseaux ». Et nous imaginons courir dans tous les sens en couinant les pauvres bestiaux libérés de leur cages poursuivit de la tonitruante colères des autochtones qui nous jetteraient des regards noirs de désapprobation pendant qu’Esther et André essaieraient de nous protéger de leur vindicte !… non. On peut pas. On rigole plutôt aux explications d’Esther nous disant qu’ici, les cochons d’Inde, on appel ça des "Cuy", ce qui, à l’oreille, donne des « couilles »… voilà… C’est dit…

  Le marché aux bestiaux 
En attente du bus  
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 La place des ponchos 

En fait, il y a 3 marchés à Otavalo. La foire aux bestiaux que nous venons de quitter, le marché aux fruits et légumes où il y a des cantines en plein air et la place des ponchos ; le plus artisanal et le plus coloré. Tapis, couvertures, ponchos, pulls, sacs, panamas, bijoux, on ne sait plus ou donner de la tête. Mais une fois que l’on a vu trois ou quatre stands, on a quasiment vu tous les produits du marché car tout se ressemble. Non. Ce qui est intéressant, c’est l’ambiance. Ça tient de la vie quotidienne et de l’exceptionnel. Nous révisons notre jugement vestimentaire ; en fait, les gens sont endimanchés pour l’occasion et ont sorti leur plus beau vêtement. Et puis on craque ; c’est trop tentant. Et même si on en a pas besoin, Anne et André repartent avec un beau panama sur la tête et Sylvie avec une veste colorée. Heureusement qu'Esther était là pour négocier nos achats parce que nous avions tout du bon touriste qui ne connaît pas les vrais prix. En même temps le bon prix des choses dans un contexte pareil, c’est celui que notre envie et notre plaisir donnent à l’objet convoité et celui ou le vendeur estime qu’il a fait une bonne affaire… C’est en tout cas un concept appris d’un Autochtone au souk de Marrakech, auquel nous avions adhéré très modérément mais qui pourtant nous revient en tête quand nous sommes dans une situation du genre.

 Tapis, couvertures, ponchos, pulls, sacs, panamas...
 Qui n'a pas pas son Panama , Esther négocie pour Anne et André 
 Le marché aux légumes 

Mais voilà qu’il fait faim et que nous abordons les cantines annoncées plus haut. Et paf ! nous perdons aussi sec notre fibre végétarienne. Tout nous apparaît plus qu’appétissant. Enfin à Anne. Sylvie est plus timorée dans le domaine. André et Anne réclament du cochon grillé. Sylvie et Esther s'abstiennent et vont manger un truc un peu plus sain, un peu plus loin et laisse les deux voraces tout à leur dégustation. La digestion va être difficile pour faire la route jusqu'à Mindo ! Mais nous, nous pouvons faire la sieste pendant qu’André va se taper les 3 heures de route qui nous attendent. Sylvie goute ce plaisir rare qu’elle évalue à sa juste valeur puisque d’habitude c’est elle le chauffeur. Le temps de boire une petite limonade, pour Sylvie et André de comparer leurs têtes réduites achetées au marché et nous nous mettons en route.

On a mangé sur le marché un bon plat bien gras  
 Bye bye Otavalo 
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  Le Rio mindo

Dans le milieu de l'après-midi, enfin, nous arrivons à l’hotel. A 3 km du centre ville, au bout d'une longue route un peu chaotique, derrière un rideau d’arbres, un lacet du Rio Mindo protège un petit paradis en lisière de forêt. Une trouée dans le mur végétal, difficile à trouver, nous révèle le câble d’un téléphérique. Il enjambe à 20 mètres au dessus d'elle les eaux vives de la rivière. Au bout du câble, une plateforme se balance doucement. Ici, on appelle ça un "Tarabita". ça se tracte à bout de bras. Très vite nous nous faisons le film… Il va falloir passer là dessus… Il ne doit pas faire bon tomber là dedans. A la perspective, les bras de Anne lui en tombent, Sylvie jubile. On se croirait dans un jeu de piste. Personne ne nous attend. Pas de système pour rapatrier la plateforme vers nous. Pas de sonnettes bien sur. On appelle. On klaxonne. Ça fait un drôle d’effet que de chercher à obtenir un truc que l'on craint se dit Anne ; c’est quasi schizophrénique. Pour finir nous voyons apparaitre un solide gaillard. Le bruit de l’eau vive nous rend toute conversation sonore impossible. Il nous envoie la plateforme. Notre guide, rompue à l’exercice, cale dessus nos bagages. Ils repartent dans l’autre sens animé d’un léger balancement qui nous fait craindre la chute. Puis c’est au tour de l’une d’entre nous. Anne cède royalement sa place à Sylvie car, bien entendu vu nos gabarits, il est hors de question de passer à deux. Sylvie ferait bientôt balancer la plateforme tant ça l’amuse. Et bien sur, elle immortalise de quelques photos la rivière. Anne a à peine le temps de penser que ça donnera un cliché genre photo pris d’un pont, que c’est à son tour… bof en fait ; même pas peur. C’est joli, jouissif et sans fatigue… vue que c’est l’armoire à classe de l’autre côté qui déploie tous les efforts 🙂 Esther et André nous rejoignent histoire de jeter avec nous un coup d’oeil sur la "cabane" de luxe qui va nous servir de chambre. Eux, ils dorment ailleurs. Ester nous rejoindra demain à l’aube - genre 5h - pour une balade ornithologique sur les alentours.

El Monte Sustainable Lodge 

L’hotel, tout de bois vêtu, fait penser à un habitat balinais. Hormis les cabanes de luxes, le batiment central est composé de 3 grands espaces - la cuisine-salle à manger avec une immense table d’hôte et deux espaces détentes avec hamacs et canapés - délimités entre eux par des murets végétaux. A part la cuisine et quelques lieux genre toilettes, bureau, ..., il n’y a pas de mur et notre regard plonge de partout dans le jardin et la forêt. Nous prendrons tous nos repas là, avec les autres clients, dans un soit-disant mélange fraternel, mais, barrière de la langue oblige et sale caractère aidant, nous ne ferons que nous assoir côte à côte.

 Le Cock-of-the-Rocks 

Allez. Il est 5 heures. Nous voici, Anne, Sylvie et Esther, crapahutant dans la forêt à travers les fougères dans des chemins pentus pleins de boue glissante qui découragent Anne en 10mn montre en main. Elle renonce et rebrousse chemin. La guide avance d’un bon pas traînant à sa suite une Sylvie lestée de son super-zoom télescopique qui peine à la suivre ; c'est qu'il faut se dépêcher si l'on veut profiter des ébats matinaux d'un certain oiseau réputé dans le coin ; le Cock-of-the-Rocks. Ces messieurs et mesdames volatiles n'offrent qu'une heure de leur précieuse journée à l'avide observation des photographes à 1 endroit précis :Le Lek (le bar). L'animal affiche un plumage rouge vif sur le corps, noir sur les ailes et blanc par-ci par-là. Pour couronner le tout, Il arbore une crête en forme de pompon qu'il peut à l'occasion déployer... petitement ; ce n'est pas un paon. Les conditions ne sont pas idéales ; ça manque de lumière, ça volette frénétiquement dans tous les sens et Sylvie se rode à ces nouvelles conditions ; plus facile de photographier un pélican. Après maintes essais, Sylvie réussit une seule photo satisfaisante dans une moisson de flous artistiques. Puis la visite se poursuit mais l'heure bénie est finie ; on entend les oiseaux mais on ne les voit plus. Esther, consciente de leurs états de fatigue respectifs, appelle André à la rescousse. Il vient les récupérer, en voiture, sur un chemin passant un peu plus haut révélant au passage une entrée beaucoup plus traditionnelle menant à l'hôtel, reclassant le "tarabita" au rang d'attraction purement touristique.

 les colibris 

Nous ne raffolons pas des orchidées... et alors ? ! Êtes-vous en droit de nous dire. (Ou une autre de se dire que merde ! J'aurais jamais dû leur en offrir, sous entendu que franchement, on ne les mérite pas... les orchidées...). Mais, voyez-vous, en équateur, 1 plante sur 4 EST une orchidée... et même qu'au niveau mondial 1 sur 10 en est une - c'est pas de notre faute quand même si on préfère les marguerites. Alors quand on nous propose de visiter un conservatoire d'orchidées, et bien, on visite. Celui-là est tenu par une ronde bonne femme courte sur patte habillée d'une blouse synthétique à fleur (pas des orchidées) qui ne lui donne vraiment pas l'air d'être une spécialiste... passionnée, en fait, elle en est passionnante. Et c'est avec un franc plaisir que nous sillonnons avec elle le dédale végétal, étroit et sombre taillé à même la luxuriante forêt qui compose son jardin comme on visiterait sa maison pour admirer quelques-unes des 250 sous-espèces d'orchidées qu'elle chouchoute avec amour (parfois empiriquement nous semble-t'il). Nous apprenons, entre autres, qu'il en existe à peu près 4250 autres... ça paraît tant ! ... mais ça n'empêche pas que la plupart soient menacées d'extinction par - je vous le donne dans le mille - les activités humaines. A force, comment ne voulez-vous pas vous dire que pour le bien de la planète ce serait profitable de limiter le ras de marais humain... Malthus n'avait peut-être pas tort dans le fond se dit Anne 🤨. Chassons ces pensées fratricides et admirons plutôt les superbes colibris venus se restaurer dans une dizaine de sorte de buvettes en plastique criard ! Mon dieu que ça bouge vite c'est chose la !! Inutile de vous dire que Sylvie frôle la parfaite euphorie quand elle parvient à avoir une prise de vue nette. Anne, quant à elle, se réserve pour les tortues beaucoup plus adaptées à son rythme naturel au contraire de ces frénétiques volatiles. Mais la, y'en a pas. Alors elle admire.

 Des orchidées de toute forme 

Ne nous arrêtons pas en si bon chemin. s'offre à nous un Mariposario. Comprenez une volière à papillons. Y'en a plein, de toutes les tailles, de toutes les couleurs. Il y en a surtout un beau gros spécimen aux ailes bleues pailleté d'un côté, brun terne de l'autre, quoique cette face là arbore une belle imitation d'yeux (des ocelles dit-on) stratégiquement là pour détourner l'attention des prédateurs. Bien sûr, le morpho - de son petit nom - montre sa belle face en plein vol et l'autre une fois posé ; stratégie de camouflage oblige. Ce qui n'arrange pas Sylvie qui bien sûr s'échine en vain à saisir l'animal en plein vol. C'est la frustration assurée. Anne, pragmatique pour une fois, en trouve un mort - sans doute pris d'une crise cardiaque en plein vol - un petit peu abimé sur les bords mais, elle au moins, elle a en photo la bonne face :-). On a vu des cocons, plein, des éclosions, on a pu s'appesantir sur le développé chaotique du vol, mais ce qui a surpris Anne c'est de constater comment cette frénétique activité était... silencieuse. C'est pas franchement bruyant le battement d'ailes du papillon ! Prenez celui des colibris de tout à l'heure... et celui de la mouche ! Et du moustique ! ! A peine si vous ressentez, voire imaginez, un petit déplacement d'air quand un papillon vous frôle...

 Naissance d'un papillon 

Nous finissons la journée sur un bon chocolat chaud, exténuées de nos efforts photographiques et de nos nombreux fous rires, à peine désolées d'être arrivés trop tard pour visiter la chocolaterie.

 Une petite pause avant le départ 
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 Dans nos beaux imperméables 

"The cloud forest"... c'est beau dit comme ça hein ? ... les touristes n'y vont pas en général. Parce que quand il n'y pleut pas, ce qui est assez rare dans le fond, il y a une brume comme ça qui vous limite la profondeur de champ. Mais nous on aime bien ça l'idée de plonger dans une forêt de nuages et puis on est blindées côté temps de déprime... enfin... on croyait... mais par jour de mauvais temps ça donne sévère. Hors ce matin il fait juste épouvantable. La route est limite impraticable (mais ça, à la rigueur, c'est André qui se la tape). Les oiseaux font profil bas. On se rabat donc... sur les lichens, leurs variétés, leurs multiples couleurs, ... Ester et André nous régalent d'un petit cours de botanique ; mais que de ressources ils ont ces deux-là ! Nous reprenons quand même rapidement la route de Quito.

 Des perles de pluies 
 ichens et brumes dans la cloud forest

Outre la joie d'un temps clément, nous retrouvons nos semblables, c'est à dire les touristes à "Mitad del Mundo", lieu dédié à la promotion de la culture équatorienne. Au pied du monument de la ville un long trait jaune et rouge matérialise la délimitation virtuelle entre l'hémisphère nord et l'hémisphère sud (ou l'inverse ; on ne sait plus). Sylvie marche avec dextérité sur l'équateur. Anne consacre un moment méditatif à intégrer le fait que nous sommes à zéro degré de latitude, zéro... "c'est quoi les deux autres valeurs déjà ? " demande Anne à la cantonade ? "Des minutes et des secondes" clame André du haut de son esprit scientifique. Bref, nous sommes à 0°0'0" de latitude... enfin Sylvie. Anne est dans l'hémisphère nord, André et Esther dans l'hémisphère sud. Le moment est émouvant. Sylvie perd l'équilibre. Elle oscille dangereusement entre les deux hémisphères. La chute est vertigineuse. Que d'émotions ! Puis nous suivons le parcours proposé. Il nous invite à tester différentes choses qui soit disant se passerait différemment selon si on se trouve côté sud ou côté nord comme : "quand un tourbillon d'eau se crée comme quand on tire une chasse d'eau celui-ci tourne dans un sens au nord et dans l'autre au sud... on sait plus dans quel sens pour quel hémisphère. Paraîtrait-il aussi qu'en équilibre sur l'équateur, yeux fermés, bras tendus comme en croix, on peut ressentir que l'attraction des pôles s'annulent. Sylvie, qui a testé pour nous, trouve que c'est plutôt un vrai casse-gueule et que l'on ressent plutôt alternativement l'attraction des pôles. Anne ne tente même pas ; c'est connu, rien n'annulera son manque naturel d'équilibre. Bon public, nous ne testons pas tout mais on s'amuse bien. On vous épargne les détails à propos de l'expérience de l'oeuf en équilibre (encore) sur un clou, de la perte de poids momentanée vue que nous sommes plus loin du centre de la terre, ... ça vaut bien une balade dans un labyrinthe dans un champ de maïs ;-)

Ça donne l'impression d'avoir fait quelque chose de sa journée.

 Ciudad Mitad del Mundo 
 Un jardin de totems  sui rend hommage aux civilisations précolombiennes

Manque plus que la photo souvenir faite au belvédère surplombant le cratère Pululahua, une bonne bouffe au restaurant de notre hôtel du jour le "Cultura" (de belles peintures, de superbes chambres au décor atypique) et la journée est torchée... doit-on réellement se souvenir de cette journée comme d'un moment unique ? Nous dirions, autant qu'un bon moment passé entre amis.

 le cratère du volcan Pululahua dans la brume 
 La Boutique Hotel Cultura Manor de Quito 
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Après notre périple aux Galapagos puis celui en forêt équatorienne, nous revenons à Quito pour deux trois jours, histoire de se remettre, avant de rentrer chez nous. Nous n'avons plus rien à voir avec celles du début ; ça vous change une petite balade dans la jungle... surtout côté odeur. A part un peu de linge propre tout est moisi. Tout pue. La perspective d'un bon bain nous fait rêver. L'arrivée à l'hôtel, situé pas loin de la Plaza de San Francisco, est laborieuse mais soit. Ça se fait.

 Le Quito historique 

Le lendemain, un peu ragaillardies par un bon décrassage et une bonne nuit, nous entreprenons la visite du Quito historique. C'est tout beau, tout coloré, tout bien rénové... cette partie de la ville exprime ses 300 ans d'occupation espagnole passés à coup d'églises, de monastères, de places avec leurs fontaines, de palais ambitieux, de sculptures alambiquées, de couleurs chatoyantes, ... et - pour une fois - des trucs bien statiques plus faciles à photographier qu'un colibri.

 Le centre historique 
  la Plaza de San Francisco
 petite pause dans Hasta la Vuelta

Afin de satisfaire notre joie d'un retour à la vie citadine, nous passons l'après-midi dans le quartier plus moderne "Mariscal" où la foule, les commerces, les hôtels, les restaurants donnent une ambiance très différente. L'effervescence est particulière aujourd'hui comprenons-nous au bout d'un moment. Le pays tout entier vibre football. Un match de finale oppose Equateur à... on ne sait pas en fait. A bien y regarder la plupart des badauds arbore quelque chose de jaune... ça doit faire sens... on voit des écrans où un présentateur volubile vêtu d'un superbe costume jaune canari s'excite. Voilà qu'en marchant les yeux tournés vers eux nous nous trouvons nez à nez avec l'homme en question et son gros micro qui paraît faux. Anne ne fait pas tout de suite le rapprochement. Elle pense à un comédien de rue tant l'animal est maquillé. "Sa peau ne peut pas respirer là dessous ! " pense t-elle. Et le voilà qui l'interroge pour avoir son impression sur le match qui s'annonce. Anne ne saisit pas tout. Lui est là pour entretenir la ferveur locale. Il comprend vite qu'il a fait mauvaise pioche. "Vous êtes touriste vous !" Dit-il en espagnol. Anne acquiesce, toute contente d'avoir compris. L'homme se rassure ; il y a de la bonne volonté en face de lui et entreprend de faire scander à Anne le slogan de l'équipe. Par chance c'est du simple. Anne s'exécute, 1 fois, deux fois, avec toute la ferveur dont-elle est capable. Ils se quittent content d'avoir satisfait leurs attentes respectives ; lui d'animer, elle de satisfaire. Mais déjà il passe à quelqu'un d'autre, Anne quitte la lumière aussi vite qu'elle y est entrée, retournant à son seul vrai public - Sylvie - tout en ayant pas eu le temps de tout comprendre. "Mais qu'est-ce qui c'est passé !?!" Nous rions. Nous commentons. C'est trop drôle la vie parfois !

Les cireurs de chaussures 
Le quartier de Mariscal 
 Anne se fait interviewer en espagnol sur le match de foot de ce jour
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Pour pouvoir avoir une meilleure idée de la ville dans son ensemble, nous décidons de prendre un de ces bus touristiques à deux étages. Celui du haut, complètement ouvert, offre à Sylvie un véritable terrain de jeu. Elle fait râler tout le monde à passer de l’avant à l’arrière, d’un côté à l’autre. Anne finit par faire comme si elle ne la connaissait pas et ça tombe bien car Sylvie, quand elle est embarquée dans une orgie photographique de ce genre, ne reconnaît plus personne. Bien sur nous visitons des quartiers bien traditionnels d’une balade de ce genre ; celui de San Juan ou se trouve la basilique del Voto Nacional, les quartiers populaires, des parcs et pour finir la Colline Panecillo. Mais ce qu’il y a d'aussi bien que tout cela c’est que forcément on traverse tout un tas de rues. De plus, avec la vue plongeante que nous offre notre position plus élevée, nous pouvons laisser libre cours à notre envie de saisir tout un tas de choses et de gens qui ne se rendent pas compte que nous les photographions.

Les quartiers populaires  
 La Basílica del Voto Nacional 

Quant à la basilique, ce que l’on peut en dire - horsmis ses deux tours monumentales - ce sont ses gargouilles. Crocodiles, tortues des Galapagos, singes, iguanes, fous à pattes bleu, pumas, condor - le symbole de l’Equateur - qui donnent à un édifice religieux de facture somme toute très traditionnel, un air à part qui n’appartient qu’à elle.

 Le quartier de San Marcos 

Sur la colline Panecillo trône une vierge en aluminium de 41 mètres de haut justement nommée « Virgen del Panecillo ». Elle s’est imposée comme emblème de la ville. Une pause d’une demi-heure nous offre le loisir de visiter à pied le quartier et de surtout faire un choix fatidique… enfin, surtout pour Anne. Depuis le début du séjour nous faisons très attention à ne boire que de l’eau en bouteille, de manger des produits crus pelés soit par nos soins soit dans les hôtels, en gros, de respecter les consignes sanitaires nous protégeant de la "tourista" ou autres parasites susceptibles de nous pourrir les vacances. Forte d’autres tentatives fructueuses de consommations de produits achetés dans la rue genre « empanadas », nous nous laissons tenter par le plat qu’une marchande de rue nous propose. Il est à base de tomate - crues - de haricots et de pleins d'autres choses encore. Sylvie, consciencieuse refuse les tomates… Pas Anne. A ça oui ! nous nous sommes régalées ! Mais voyez-vous, le lendemain - notre dernier jour de voyage où nous sommes censées faire un peu de shopping - Anne a des suées froides, la nausée, sans doute de la fièvre, la courante et pas du tout mais alors pas du tout envie d’avaler quoi que ce soit ! Et Anne, pour qu’elle n’est pas envie de manger… Elle reste donc allongée toute la journée. Sylvie s’échappe juste un instant, histoire d’aller acheter une superbe tête de lion en bois que nous avions repérés la veille.

La Vierge du Panecillo et la street food 

Voilà, c’est à peu près tout. Vous en savez autant que nous sur notre voyage… A si ! une dernière chose ! A l’aéroport, nos bagages ont été controlés. Sans doute cherchent-ils des trucs de contrebande… ou des iguanes… enfin, quelque chose de répréhensible. On lui aurait bien dit au douanier de ne pas ouvrir nos valises. Mais allez arrêter la main de la justice ! Donc il ouvre… et c’est d’un air répugné qu’il détourne le visage de la forte odeur qui sort de nos vêtements imprégnés de sueur, de boue, de moisissure et d’on ne sait quoi d’autres que nous aurons toutes les peines du monde, un peu plus tard, à éliminer à coup de lessives intensives… après que nos chats aient joyeusement fourragé leur museau dedans, bien sur !

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