Avez vous déjà mangé un hamburger de cactus accompagné d'un jus de canne au citron vert ? Nous si, au marché de Teguise, temple de la dėpense en babioles touristiques.
Ce matin c'est dimanche, donc jour de marché par excellence. Nous arrivons tôt. Les étals s'installent, les rues sont désertent. C'est très agréable de se balader sous un beau ciel bleu en plein mois de janvier. Puis rapidement les gens affluent. Après avoir testées les spécialités locales ; le fameux hamburger susnommé, nous remontons vers le nord de l’île.
Projetez-vous dans l'île mystérieuse avec Omar Sharif et imaginez une construction cachée dans la verdure, bâtie en terrasses à flanc de colline, avec une ribambelle d'escaliers aboutissant à plusieurs salles de repos taillées en alcôve dans la lave et reliées entre elles par d'étroits passages. En contre-bas se prélasse une piscine de rêve et au plus haut de la construction se dévoile un point de vue en contre-point des espaces protégés d’où l’on émerge pour jeter notre regard sur la plaine et la mer au loin ; bienvenue au Lagomar… Achetée par Omar Sharif et crée par César Manrique tout près du village de Nazaret, à peine l’a t-il acheté - 15 jours après - qu’il la perd au bridge. Mais désormais, pour tout le monde c’est " La maison de Omar Sharif ".
Puis nous reprenons la route. Nous faisons un petit passage au « parc Eolico ». C’est un endroit désert planté d'éoliennes que Sylvie juge sans grand intérêt, qui ravissent Anne qui en est une fan inconditionnelle… Ca, et les lapins qui batifolent dans les herbages bordant les autoroutes. Les deux provoquent des emballements sonores dignes d’une enfant de 4 ans devant l’apparition d’une supposée fée. Elle y voit des hélices d’avion, de fantasques moulins modernes, des sculptures mobiles, bientôt elle prendrait cela pour du « Calder » … c'est sur la route ; ce n’est pas un gros effort alors Sylvie lui accorde ce petit plaisir.
Puis nous nous arrêtons a Haría qui est surplombé par le volcan de la Corona qui a sculpté toute l’île. La commune est située dans la vallée des mille palmiers. la ville est déserte, le musée César Manrique fermé. Cependant, la route qui y mène nous offre ses paysages magnifiques alternant étendues vertes et sauvages avec des langues de cultures en pleine croissance, bien sur des palmerais, le tout parsemé de ces maisons blanches à l’architecture si typique de l’île. Nous ne cessons de nous arrêter pour photographier tout cela, comme-si nous voulions tout emmagasiner.
Et, sans s’en rendre compte, nous montons jusqu'au Mirador d'El Rio, espace abritant un café, quelques commerces et surtout une plateforme panoramique parsemée de promontoires de roche volcanique. Elle surplombe la falaise en offrant une vue sans entrave vers le marais salant tout proche et, au loin, plongés dans la mer si bleue, sur l’archipel de Chinijo et l'île de la Graciosa plantées de ses cônes volcaniques… Nous entendons encore une fois parler de l’architecte César Manrique qui a imaginé ce lieu complètement intégré à son environnement naturel et dépourvu d'angles droits. Nous nous y reposons un certain temps, puis repartons vers Cueva de Los Verdes.
Il est 19 h quand nous y arrivons. C'est un tunnel volcanique que l’on chemine à pied sur un bon kilomètre, souvent le dos courbé et les jambes fléchies. La récompense de ces efforts est un fabuleux trompe l'oeil naturel dont nous garderons religieusement le secret.
Puis, dans le même genre et dans la foulée nous visitons Jameos Del Aguas, aménagé par, nous vous le donnons dans le mille, Cesar Manrique. Cette fois-ci le tunnel que nous suivons nous emmène voir un lac souterrain résultant des infiltrations d’eau de mer. Ça descend beaucoup, parfois en dessous du niveau de la mer, ça monte aussi. On en perd le sens de l’orientation que de toute façon nous n’avons pas. Nous retenons, outre ce décor impressionnant et superbement mis en valeur, la présence de crabes minuscules, albinos et aveugles, un théâtre-auditorium à l’acoustique incroyable (d’après le doc qui nous a été donné à l’entrée, mais que nous n’aurons malheureusement pas l’occasion de tester faute d’avoir oublié nos pipeaux) et au décor étonnant qui fait café restaurant et qui, à l’heure où nous l'abordons est désert, ce qui n’est pas plus mal car nous pouvons ainsi profiter de la quiétude du lieu. Puis soudainement le tunnel s’ouvre sur une piscine blanche à ciel ouvert bordée de palmiers.
Nous rentrons aux couleurs changeantes d’un magnifique coucher de soleil embrasant notre route. Notre passager clandestin, Cesar Manrique, s’estompe progressivement de nos esprits en nous laissant une sensation ronde, confortable, protectrice, … Quel dommage que Villeneuve d’Ascq ne soit pas faite de collines de lave où l’on pourrait se faire construire un petit nid à la Cesar Manrique…