Papillonnage photographique de pays en pays… Sylvie voit très bien où elle veut aller…. Anne tant bien que mal tente de la suivre. En tous cas elles y vont, 2 ou 3 fois par an, mais veulent en parler plus souvent que ça…
Plages, volcans, falaises, Manrique, paysages désertiques.... On ne sait que choisir ; Lanzarote la Canaries volcanique ou Fuerteventura la Canaries venteuse
Du 23 au 31 janvier 2016
9 jours
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23
janv

C’est à Beauvais que nous prenons l’avion cette fois-ci. Nous avons connu cet aéroport au tout début quand le parking était un champ. Même s'il tient encore du hangar de ses origines, il a tellement changé que brutalement nous nous sentons vieillir. Nous prenons un vol Ryan Air pour Lanzarotte et, franchement, quand on prend de l'âge et du poids, on ne peut pas s’empêcher de penser que ce n’est pas une compagnie de rêve. Oui, elle est pas chere. Mais Anne commence à menacer de refuser de partir quelque part si c’est avec cette compagnie… Et Sylvie commence à trouver elle aussi que l’argument financier fait de moins en moins le poids. Bon. Le vol est court… presque ; il dure 3h. Suffisamment pour que Anne proteste beaucoup. Passons.

 Sylvie se prends pour un canari  aux iles canaries - notre appartement à Puerto del Carmen

Nous arrivons vers 16 h à Puerto Del Carmen qui se situe sur la côte. (Sylvie vous préciserait au milieu de la côte mais… sur une île… ils sont où les bouts pour pouvoir définir le milieu ?) Nous y récupérons notre voiture de location et allons directement à notre appartement situé dans une jolie résidence au joli nom - Apartamentos Flamboyant - où il y a une jolie petite Piscine. Le bâtiment bien blanc, entouré d’une allée de gravier très noir, planté de cactus franchement vert avec ce ciel excessivement bleu, sont un agréable point d’attache pour rayonner vers tous les sites que cette île volcanique nous réserve.

Puerto Del Carmen 
24
janv

Avez vous déjà mangé un hamburger de cactus accompagné d'un jus de canne au citron vert ? Nous si, au marché de Teguise, temple de la dėpense en babioles touristiques.

Téguise  et ses rues désertes 
 Un hamburger au cactus avec un jus de cane à sucre 

Ce matin c'est dimanche, donc jour de marché par excellence. Nous arrivons tôt. Les étals s'installent, les rues sont désertent. C'est très agréable de se balader sous un beau ciel bleu en plein mois de janvier. Puis rapidement les gens affluent. Après avoir testées les spécialités locales ; le fameux hamburger susnommé, nous remontons vers le nord de l’île.

Le cimetère à l'entrée de Téguise  

Projetez-vous dans l'île mystérieuse avec Omar Sharif et imaginez une construction cachée dans la verdure, bâtie en terrasses à flanc de colline, avec une ribambelle d'escaliers aboutissant à plusieurs salles de repos taillées en alcôve dans la lave et reliées entre elles par d'étroits passages. En contre-bas se prélasse une piscine de rêve et au plus haut de la construction se dévoile un point de vue en contre-point des espaces protégés d’où l’on émerge pour jeter notre regard sur la plaine et la mer au loin ; bienvenue au Lagomar… Achetée par Omar Sharif et crée par César Manrique tout près du village de Nazaret, à peine l’a t-il acheté - 15 jours après - qu’il la perd au bridge. Mais désormais, pour tout le monde c’est " La maison de Omar Sharif ".

 Lagomar  dite " La maison de Omar Sharif ".

Puis nous reprenons la route. Nous faisons un petit passage au « parc Eolico ». C’est un endroit désert planté d'éoliennes que Sylvie juge sans grand intérêt, qui ravissent Anne qui en est une fan inconditionnelle… Ca, et les lapins qui batifolent dans les herbages bordant les autoroutes. Les deux provoquent des emballements sonores dignes d’une enfant de 4 ans devant l’apparition d’une supposée fée. Elle y voit des hélices d’avion, de fantasques moulins modernes, des sculptures mobiles, bientôt elle prendrait cela pour du « Calder » … c'est sur la route ; ce n’est pas un gros effort alors Sylvie lui accorde ce petit plaisir.

Parque eolico de Los valles  

Puis nous nous arrêtons a Haría qui est surplombé par le volcan de la Corona qui a sculpté toute l’île. La commune est située dans la vallée des mille palmiers. la ville est déserte, le musée César Manrique fermé. Cependant, la route qui y mène nous offre ses paysages magnifiques alternant étendues vertes et sauvages avec des langues de cultures en pleine croissance, bien sur des palmerais, le tout parsemé de ces maisons blanches à l’architecture si typique de l’île. Nous ne cessons de nous arrêter pour photographier tout cela, comme-si nous voulions tout emmagasiner.

Le nord des Canaries  
 Haria 
Les vignobles de lanzarote en demi cercle de pierre volcanique

Et, sans s’en rendre compte, nous montons jusqu'au Mirador d'El Rio, espace abritant un café, quelques commerces et surtout une plateforme panoramique parsemée de promontoires de roche volcanique. Elle surplombe la falaise en offrant une vue sans entrave vers le marais salant tout proche et, au loin, plongés dans la mer si bleue, sur l’archipel de Chinijo et l'île de la Graciosa plantées de ses cônes volcaniques… Nous entendons encore une fois parler de l’architecte César Manrique qui a imaginé ce lieu complètement intégré à son environnement naturel et dépourvu d'angles droits. Nous nous y reposons un certain temps, puis repartons vers Cueva de Los Verdes.

la vue sur l’île de la Graciosa du Mirador  d'El Rio 
Mirador  d'El Rio  

Il est 19 h quand nous y arrivons. C'est un tunnel volcanique que l’on chemine à pied sur un bon kilomètre, souvent le dos courbé et les jambes fléchies. La récompense de ces efforts est un fabuleux trompe l'oeil naturel dont nous garderons religieusement le secret.

Cueva de Los Verdes  

Puis, dans le même genre et dans la foulée nous visitons Jameos Del Aguas, aménagé par, nous vous le donnons dans le mille, Cesar Manrique. Cette fois-ci le tunnel que nous suivons nous emmène voir un lac souterrain résultant des infiltrations d’eau de mer. Ça descend beaucoup, parfois en dessous du niveau de la mer, ça monte aussi. On en perd le sens de l’orientation que de toute façon nous n’avons pas. Nous retenons, outre ce décor impressionnant et superbement mis en valeur, la présence de crabes minuscules, albinos et aveugles, un théâtre-auditorium à l’acoustique incroyable (d’après le doc qui nous a été donné à l’entrée, mais que nous n’aurons malheureusement pas l’occasion de tester faute d’avoir oublié nos pipeaux) et au décor étonnant qui fait café restaurant et qui, à l’heure où nous l'abordons est désert, ce qui n’est pas plus mal car nous pouvons ainsi profiter de la quiétude du lieu. Puis soudainement le tunnel s’ouvre sur une piscine blanche à ciel ouvert bordée de palmiers.

Jameos del Agua  

Nous rentrons aux couleurs changeantes d’un magnifique coucher de soleil embrasant notre route. Notre passager clandestin, Cesar Manrique, s’estompe progressivement de nos esprits en nous laissant une sensation ronde, confortable, protectrice, … Quel dommage que Villeneuve d’Ascq ne soit pas faite de collines de lave où l’on pourrait se faire construire un petit nid à la Cesar Manrique…

 Jameos del Agua 
Coucher de soleil sur la route de retour 
25
janv


Ça y est nous nous sommes mises au vin... surtout la route. Les vignes sont cultivées dans des trous circulaires bordés de pierre de lave ; le paysage est lunaire. Nous avons pris la route défoncée de la plage de Papagayo, Sur celle là comme toutes les autres on y croise des cyclistes aux mollets sculptés par l’effort. Attirée par la sulfureuse réputation des volcans, nous finissons notre journée dans les cratères du parc de Timanfaya.

Ce matin, nous partons vers le sud de Puerto Carmen. Sur ce coup là Manrique nous abandonne. Le paysage prend avantageusement le relais. Nous passons devant les volcans du parc Timanfaya que nous visiterons cet après midi. Selon la sacro-sainte logique de Sylvie, nous commençons par la pointe de Papagayo. Anne entend « Papageno » et cherche un temps dans sa mémoire l’air que Mozart a écrit… mais rien ne vient. Pendant ce temps Sylvie aborde avec quelques inquiétudes la longue route de 7 km qui est épouvantable tant elle est défoncée… pas sur que nous soyons assurées pour ce type de route. A part nous, il n’y a personne pour circuler dessus, ce qui est surprenant car les lieux sont extrêmement populaires. Enfin, nous croisons un cycliste qui, courageusement, en plein soleil, explore le pays. La crique est si jolie avec son eau turquoise et cristalline ! Finalement, nous goutons bien cette solitude qui nous donne l’impression que les lieux ne sont là que pour notre plaisir. Nous sommes au bout du bout ; nous rebroussons chemin.

 Les paysages volcanique 
Papagayo  et sa piste cabossée
 La plage de Papagayo et son eau turquoise
Playa Blanca et ses maisons traditionnelles  

Nous faisons un petit arrêt dans un ancien port bloqué par la lave où se trouve la salinas de Janubio ; Le lieu s'est transformée en une immense lagune devenue propice à la production de sel après de grandes éruptions qui se sont passées au 18e siècle. Elle ressemble à un immense tapis en patchwork aux couleurs multiples et changeante au gré de la lumière du moment. De nombreux oiseaux migrateurs ne s’y sont pas trompés et y font escale. Du coup, le lieu à été protégé. Un restaurant qui a eu la bonne idée d’y installer sa baie panoramique nous accueille pour un repas et un beau moment de méditation contemplative… Enfin, pour Anne, parce que Sylvie, après avoir fait de nombreuses photos, piaffe d’impatience et passe sa frustration sur son téléphone 🙂 … quoi que Anne, reste envahie par cette idée de l’air de Papageno qu’elle ne retrouve pas, à part quelques paroles obsédentes qui lui sont revenues (PAPAGENO / Pa-pa-pa-pa-pa-pa-Papagena! / PAPAGENA / Pa-pa-pa-pa-pa-pa-Papageno! / PAPAGENO…. ). Bien heureusement, nous continuons notre route vers El Golfo réputé pour son lac vert. Malheureusement, la route est bloquée et nous ne pourrons pas le voir. Nous nous contentons de faire des photos de l’océan frappant sur les rochers volcaniques. Ce lieu nous fait fortement penser à la Bretagne.

 Salinas de Janubio 
 El Golfo et ses vagues qui s'écrasent sur les rochers volcaniques

Pour nous consoler, nous voici arrivées au parc national de Timanfaya ! on se croirait sur Mars. C'est immense ! ça couvre 25 % de Lanzarote. N’ayant pas le droit d’y aller par nos propres moyens, nous sommes contraintes de prendre un bus pour faire un tour de 30mn. Sylvie qui n’entend pas être pénalisée par cette obligation, joue des coudes pour être bien placée afin de pouvoir prendre des photos corrects car toutes les vitres de côté sont teintées avec un film bleu ! une vraie malédiction pour un photographe. Anne qui n’a pas le goût à batailler, se contentera de regarder… en même temps, c’est confortable de n’avoir qu’à profiter du spectacle en laissant à Sylvie la responsabilité de s’occuper des photos. Le site est majestueux, la route, étroite, serpente à travers les cratères . On comprend tout de suite mieux qu'il faille un chauffeur expérimenté pour la parcourir. Heureusement, une partie de la route est goudronnée ce qui permet au chauffeur de faire demi-tour aux abords d'un cratère. Nous apprenons que tout près de l’immense cratère de Corazoncillo (dont la caldeira s’enfonce à 100 mètres de profondeur) il y avait un village qui a été enseveli par sa lave. Qu’autour, les terres étaient les plus fertiles de l’île. Désormais, c’est une vallée nommée ironiquement nous semble t’il - Vale de la Tranquilidad (vallée de la Tranquillité) - dans laquelle aucun animal et aucune plante ne peuvent survivre durablement. Des signes, par-ci par-là nous montrent bien que l’activité volcanique est en action. D’ailleurs pour nous le démontrer, à la fin du parcours, on nous propose d’assister à quelques démonstrations d’embrasement ou de geyser provoqué. Le parc offre la possibilité de manger des plats cuits dans la chaleur du volcan au restaurant judicieusement appelé El Diablo. Nous sommes bluffées et emballées par le spectacle - celui du paysage, pas celui des attractions - dans lequel nous aurions aimées rester plus longtemps.

 Volcan dans le parc de Timanfaya  
Volcan dans le parc de Timanfaya 
le gigantesque cratère de Corazoncillo  
 Cette route goudronnée permet de faire le tour des cratères 
Le geyser nous montre que le volcan est actif  -  Uga, et ses visite en dromadaire 

Puis, ravie et de bonne humeur, nous ne nous rendons pas au village d'Uga qui propose des visites en dromadaires ; ce n'est vraiment pas pour nous (enfin, pas pour Anne ; Sylvie pourrait se laisser séduire). nous préférons faire le détour sur la Géria qui est la zone viticole de Lanzarote. la vigne pousse sur un sol de lave séchée… Quoique pas tout à fait ; pour éviter que la vigne ne se dessèche, chaque pied est protégé par un petit muret de pierres plantées en arrondi autour d’une sorte d’entonnoir tapissé de sable et de cendres, le tout réalisé dans le but de capter l'humidité des vents marins. Cela forme un paysage vraiment très particulier. Bien sur on peut déguster du vin issu de ces vignes… peut être si cela avait été une fontaine à Coca Cola… 🙂 à chacun son sale gout n’est-ce pas ?

La Geria et ses paysages alvéolaires 
26
janv

Il fait très chaud aujourd’hui ; nous cheminons vers le jardin de cactus qui a été créer de toutes pièces sur une carrière par notre désormais grand copain César Manrique. Tout circulaire, il abrite quelques 4 500 spécimens de 450 espèces différentes, regroupées en 13 familles venus des cinq continents. Globulaires, plats, grimpants, géants ou minis, avec ou sans fleurs, beaucoup de coussins de belle mères, … et bien sûr les colonnaires dont certains éveillent le respect de quelques visiteurs masculin. Nous retrouvons là un contraste maintenant commun à nos yeux mais toujours aussi beau, du vert des plantes sur le fond sombre des roches volcaniques. Par-ci par-là la déambulation - méditative pour Anne, joueuse pour Sylvie - offre à voir des monolithes de cendre presque aussi haut que les plus grands des cactus géants. Nous avons également le plaisir de voir apparaître sur une colline un moulin, vestige de ceux qui sur l’île habitaient le paysage un peu partout et qui désormais ont presque totalement disparu. Le jardin est habité d’une multitude d’oiseaux et d’insectes. Ça bruisse, ça volette partout. Bien sûr il y a un restaurant attenant et, logique, on peut y déguster le fameux hamburger aux cactus que nous avons déjà gouté deux jours auparavant au marché de Téguise. Nous apprenons avec amusement que les cailloux extraient d’ici partent dans le monde entier pour reconstituer des sols propices à la culture de cactus.

Le jardin de cactus  
Un grand cactus métallique à l'entrée -des grilles aux ferrailles ornées de cactus 
De toutes forme, les variétés du jardin de cactus  


Cet après midi, nous n’avons pas de de but précis. Nous sillonnons la côte en allant de ville en ville en partant de la station balnéaire de Costa Téguise pour arriver à la capitale ; Arrecife. Fidèles à Manrique, nous faisons un détour pour voir une de ses sculptures : "hommage aux paysans". Cet assemblage en totem d'une vingtaine de réservoirs d'eau de bateaux de pêche peint en blanc est censé représenter un paysan accompagné de ses animaux. Même avec toute notre bonne volonté nous voyons de la lumière, des ombres, des formes, … une abstraction pure en fait. Et ça nous va tout aussi bien. Comme tout ce qu’il a "posé" au milieu des nombreux ronds points de l’île, nous y voyons une manifestation pas trop mal réussie d'art cinétique des années 70. En tout cas, les pister nous amuse autant que si on devait trouver Charlie dans une illustration.

 Petite halte à  Costa Téguise  ou le Montaña Corona sert de toile de fond 
Monumento Al Campesino - Hommage aux paysans  
 Les ronds points avec les sculptures de César Manrique 
27
janv
 En attendant le ferry pour isla de lobos à playa blanca

Levées aux aurores, nous prenons un ferry pour Fuerteventura puis un autre pour Isla de Lobos, réputée pour ses oiseaux, son surf et ses balades. Chargées comme des baudets - zoom, jumelles, affaires de plage mais pas de planches de surf ; nous n'avons pas la compétence nécessaire pour en faire - nous partons à petits pas à la conquête de la lagune. Tout n’est que silence ; pas même le sifflement du vent ne le perturbe. Un petit muret face à l’eau nous invite à nous assoir, Il est le bienvenu ; il y a longtemps que nous avons perdu le gout de la marche pour la marche que nous avons troquée pour la marche rentable. Alors il nous faut de la faune, des fleufleures, de la vague, ... Nous nous installons donc puis attendons la manne promise, c’est à dire des oiseaux, plein d’oiseaux, … Une fois que le repos nous ait rendu un peu d’énergie nous commençons à nous rendre compte que nous attendons… puis l’impatience monte, nous attendons toujours. Enfin la résignation nous fait accepter qu’il n’y aura définitivement aucun piaf à l'horizon. Dépitées nous prenons le ferry de retour. Sur le chemin nous croisons un navire pour le moins particulier. Le temps à peine de s’en rendre compte genre « mais j’le crois pas ! » « quoi? » « la ! » « ho !!! » que dans son micro le capitaine s’esclaffe puis signale dignement à bâbord l’étrange équipage de gens tous nus. sylvie, écroulée de rire, en perd une dent. « ha merde ! qu’est-ce qu’on va faire ?… » « tu crois qu’il y a moyen de trouver un dentiste ici ? » « Et bien y’a qu’à Morro Jable qu’on a une petite chance d’en trouver un ».

Isla Lobos  
 Isla Lobos 

Il est 15 heures. La sagesse nous souffle de laisser ce « souci de petite souris » de côté puisqu'il ne peut être résolu dans l’immédiat. En attendant, Sylvie offre un sourire de pirate à Anne. Nous entamons la traversée de l’île qui n’est pas très grande. Nous affrontons lacets et virages dans des décors grandioses. Nous commençons la route entre Betancuria et Pajara. Si tant est que nous n’en ayons pas encore saisi le sens ce matin, le mot solitude devient tangible ; quand on s’arrête le long de cette route, il n’y a pas un bruit à part le bourdonnement de nos oreilles. Au bout d’un moment de patience on découvre que même la brise n’en a pas. la lumière du soleil, sa chaleur semblent décuplée par la roche des volcans autour de nous. Même si leurs courbes semblent douces, tout est dur, sec, minéral. C'est beau... grandiose même … angoissant et attirant tout à la fois … les sensations qui progressivement nous habitent sont difficiles à décrire.

 Traversée de l'ile de Fuerteventura 
Route de Betancuria à Panjara 

La route de Panjara à Morro Jable nous semble différente… peut-être sommes nous en train de nous habituer. Rompues, vannées et contentes nous arrivons dans notre mega complexe de luxe à 4 piscines avec vue sur la mer. La réceptionniste, en quelques mots - et sans doute grâce au sourire de Sylvie - comprend vite la situation et nous prend rendez vous chez un dentiste. Sylvie va pouvoir faire recoller sa dent sur pivot ; une chance qu'elle ne l'ai pas avalé. Nous laissons les valises dans la voiture et partons de suite pour le centre ville. De retour au complexe on nous mène dans une voiturette de golf à notre chambre qui se trouve touououout’en bas et loinininin des piscines et des restaurants. le "vous avez de la chance ; vous aurez vu sur l'océan" nous semble bien ironique car c’est à pied qu’il nous faudra désormais parcourir cette distance. Nous partons manger. Sur la route, nous prenons tous les repères possibles ; on se demande comment nous allons retrouver notre chambre dans ce gigantissime complexe à la nuit tombée. Arrivées au restaurant, la foule des autres vacanciers nous prend de cours, nous qui nous étions habituées à une certaine solitude. Le retour ne nous fait pas mentir ; nous nous perdons et prenons de nouveaux repères… pour le périple du petit-déjeuner. Nous ne sommes pas mécontentes de passer une seule nuit ici. Anne, fatiguée ou peut être impressionnée par l’immense lit ne sait pas comment l'ouvrir. Elle a l’impression qu’il n’a pas de draps. Elle se décide à appeler, peunaude, la réception qui nous envoie une employée. Après un looooooooooooooong !! moment ; ce n’est pas que pour nous qu’il y a de la distances manifestement, la dame qui s’annonce a un air un peu renfrognée. Il faut la comprendre ; c’est elle qui est en charge de la bonne tenue des chambres. Anne s'explique le plus gentiment possible sous l’oeil d’abord dubitatif puis incrédule de la dame qui nous fait un cours sur comment s'y prendre. Là, Anne éclate d’un rire sonore à résonner dans toute l’aile du bâtiment et se confond en excuses joviales, ce qui déride l’employée qui se montre à présent charmante. Éreintées nous nous endormons, Sylvie avec sa nouvelle dent et Anne sous les draps d'un lit trop bien fait. Si la rudesse de certaines situations ne nous effraye pas, il n'en est pas de même de cette planque à touristes.

 De temps en nous croisons un écureuil 
Route vers Morro Jable 
Morro Jable
28
janv

Ce qui a de bien avec un gps c'est que ça ne se met jamais en colère. Par contre ça a une franche tendance à l'obstination. Ça vous amène aux portes de l'exaspération quand ça vous indique des routes qui n'existent pas et vous fait faire des boucles pour vous y ramener. Mais tout bien réfléchi, nous y gagnons quand même ; avant, c’était Anne qui guidait et n’avait de cesse de s’énerver contre Sylvie qui ne comprenait rien à rien et Sylvie qui s’exaspérait du manque de clarté des indications de Anne qui de toute façon arrivait trop tard. Mais tout le monde a connu ça non ? Donc, tout en vilipendant toutes deux le GPS, nous voici parties sur la route caillouteuse de Cofete avec au bout, 3 maisons et un âne que nous atteignons au bout d'une heure. Pas moyen de se poser pour prendre un café ; tout est fermé. Après un parcours montagneux chaotique nous voici arrivées sur la plage de Cofete qui est a quelques kilomètres du village. Mais nous ne pouvons pas nous y baigner c'est trop dangereux par ce temps venteux et un tantinet frisquet.

 La piste sinueuse vers Cofete 
 Route vers Cofete  
Plage de Cofete  

Nous remontons par la cote pour voir l’autre face de l’île qui passe de la dureté des pierres à la douceur du sable. Nous faisons un petit arrêt à Las Salinas ou, comme des gosses, nous sommes attirées par le squelette d'un rorqual. Il s'est échoué en avril 2000 et trône à présent hors de l’eau tel un trophée. Nous ne visiterons pas le musée de sel car nous n’en avons pas le temps. Nous remontons directement sur le Corralejo natural park que nous traversons en voiture sur 10km. C’est la plus grande surface de dunes des Canaries. en fait c'est le Bray-dune local. Les guides l'annonce comme étant une pure merveille… c'est qu'ils ne connaissent pas nos plages du nord et quelques autres endroits de la planète hautement plus bluffants. Après le ferry de retour nous prenons la route sous un ciel littéralement incendié par les lumières incandescentes du coucher de soleil.

 Le squelette d'un rorqual de Las salinas 
 Corralejo natural park
Corralejo natural park 
 Superbe coucher de soleil 
29
janv

Les vacances se terminent - dernière journée - que pourrait-on faire ? Allons donc nous cultiver à la fondation Manrique - il commençait à nous manquer celui-la. Le bâtiment est construit au milieu d’une coulée de lave qui offre une vue majestueuse sur les plaines volcaniques. La fondation est surnommée la maison du volcan. Manrique, comme à son habitude, a utilisé la configuration naturelle du lieu - à savoir cinq bulles volcaniques naturelles - qu’il a reliées par des tunnels creusés directement dans la lave. En passant d’une pièce à l’autre nous ne savons plus si nous sommes dans une grotte ou dans une construction…

 Fondation Manrique 

C'est bien mais on va quand même pas y passer la journée ! Allons faire un peu de shopping à la capitale… mince, on a plus de sous. Alors si on faisait un crochet par le Rancho Texas Park ? mais c’est plutôt bof et nous n’arrivons pas à trouver quelque chose de positif à en dire. Nous en ressortons déçues.

Le Rancho Texas Park  

Et si on allait faire du surf ? En route pour la plage de Famara. Mais le vent est trop fort et la mer très agitée et c’est un bien ; car, comme vous le savez, nous ne savons pas faire de surf… Cependant le lieu retient notre attention. La plage est, côté terre, encerclée par des falaises qui sont les restes émergés d'une caldeira d'une dizaine de kilomètres de diamètre. Nous passons aux abords de la petite ville du même nom. Les vents y déplacent en continu du sable qui recouvre en parti la route et s’infiltre dans les voitures. Une tempête de sable nous a finalement fait nous sauver et rentrer préparer nos valises ; le vol est tôt demain matin.

Les falaises de Famara 
 La plage de Famara  avec une éclaircie
 La plage de Famara 

C’était une très belle dernière journée.

Nous devons nous sauver car c'est une véritable tempête de sable quand le vent s'y met