Papillonnage photographique de pays en pays… Sylvie voit très bien où elle veut aller…. Anne tant bien que mal tente de la suivre. En tous cas elles y vont, 2 ou 3 fois par an, mais veulent en parler plus souvent que ça…
Carnet de voyage

Singapour - la ville jardin

4 étapes
1 commentaire
3
Une escale de 4 jours à la découverte d'une ville les plus verte du monde .... enfin on trouve.
Du 20 au 23 juin 2019
4 jours
Partager ce carnet de voyage
20
juin
Aéroport de Singapour 

Voilà qu'à nouveau nous sommes dans un train, parties pour prendre un avion. Nous ne pouvons pas appeler ça le jour 1. Nous ne sommes pas ailleurs. Cependant nous y allons... ailleurs. Et c'est déjà ailleurs que nous sommes. Ailleurs que chez nous je veux dire. Serait-ce déjà le voyage donc ? Oui mais c'est tous les jours qu'en fait nous allons ailleurs... hors de chez nous je veux dire. Ca n'a donc pas tout à fait le goût du voyage... Anne ne sait plus trop que penser ; tout est bon pour atténuer son désir de ne pas partir et de passer la première vague d'ailleurs qu'elle ne veut pas passer. Alors autant l'appeler jour zéro. Le jour désagréable du déplacement qui nous mène dans l'ailleurs qui pourra enfin s'appeler voyage. Celui qui fait plaisir. Tiens, c'est surprenant, se dit Anne. Sylvie n'a pas encore parlé du voyage futur ; celui qu'on fera après celui-là... C'est sa façon à elle, à Sylvie, de donner de la consistance à cette journée perdue ; celle du déplacement longue distance. Passons donc ce jour zéro puisqu'il le faut, en attendant des jours meilleurs où les jours zéro se feront par téléportation... d'ailleurs, on pourra peut-être alors... etc, etc.


Notre hotel Park Royal on Pickering - vue du ciel
Notre hotel Park Royal on Pickering - vue du sol
21
juin
Le vortex du Jewel

Nous voilà arrivées à l'aéroport de Singapour. Pas très Philippins nous dirait-on. Mais puisqu'on y passe, pourquoi pas y rester un petit peu ? Genre 3 jours ? Tout d'abord, Sylvie fantasme sur le "Jewel !"; Ils ont construit une immense serre haute de 5 étages, au milieu de laquelle tombe du toit de verre une tonitruante cascade d'eau javellisée. Tout autour, c'est un jardin luxuriant qui colonise en palier le pourtour. Ca en jette !! Et elle aime ça, les trucs qui en jettent ! La facétieuse Sylvie ! Et elle a promis à Anne une trempette dans une piscine en plein milieu de l'aéroport. Après un petit tour dans les 4 étages de la promenade circulaire, déserte à l'heure où nous l'investissons, nous déposons nos bagages, et partons à l'assaut de... rien. La piscine, dans la zone de transit, tout contre l'hôtel dont elle dépend nous est inaccessible... Sylvie, déconfite - Anne ma foi, forte de n'avoir rien organisé, passe au-dessus - se décide à faire face au second problème du moment ; accéder aux activités dans les jardins du dernier étage que Sylvie a par inadvertance pré-acheté pour une mauvaise date. Une fois le problème exposé au chef d'orchestre du lieu, celui-ci nous prend en charge ; il nous fait asseoir, un autre nous sert de l'eau. Le temps de résoudre le problème, il nous escorte au début du parcours. Anne ne serait pas complètement déphasée qu'elle en serait sur le cul de tant de prévenance pour un simple ticket d'entrée ; c'est chouette Hongkong se dit elle en oubliant qu'elles sont à Singapour.


Canopy park
Jeux de brume 
Le labyrinthe des haies 

Un peu plus tard, en ville, d'une salle de restaurant climatisé, aux alentours de 17h, heure locale, nous regardons la météo de Villeneuve d'Ascq, histoire de comparer. Ici, je veux dire à Singapour, il fait 30, avec une humidité de 70%. En quelque sorte, on respire de l'eau. Quand on voit que là-bas, à Villeneuve-d'Ascq, ça va dépasser les 35 pendant plusieurs jours, nous nous disons qu'on est au frais finalement. Après une petite pensée compatissante pour Ma Ducros, affamées on se jette sur les crevettes à l'ail comme si on n'avait rien mangé... alors qu'on fait que ça ; le manque de sommeil et le décalage horaire, ça déglingue les perceptions.

Chinatown 

Puis c'est dans la piscine extérieure de l'hôtel que nous nous rafraîchissons. Suspendue au cinquième étage d'un immeuble de quinze, elle offre une vue sur les buildings alentour. Il est à préciser que beaucoup des étages de cet hôtel, dont celui ci, abrite une riche végétation - écologie oblige - où nous avons la surprise d'entendre des oiseaux cachés dans les feuilles des arbres. Pendant que Anne se couche enfin, Sylvie s'affaire, rangeant ceci, nettoyant cela - à savoir des pods de lessive liquide soluble à l'eau... qui évolue en se décomposant dans le lavabo. Anne perd le fil en sombrant dans le sommeil. Pour ce qui est de reprendre pied dans la réalité, ça attendra demain.

Piscine du Park hotel 
Park hotel 
22
juin

En pleine nuit, Sylvie qui tournait depuis un bout de temps sans savoir dormir, profite d'un moment où Anne émerge vaguement pour lui proposer de commander des sandwichs. Anne, toujours prête quand il s'agit de manger quelque chose, valide sans réserve. C'est après avoir avalé complètement le copieux sandwich ainsi qu'une portion de frites surgelées et une salade verte que l'idée "qu’en commander un seul aurait suffit" lui effleure l'esprit, puis se rendort aussi sec laissant Sylvie au prise avec son insomnie.

Merlion - statue mi lion-mi poisson et le ArtScience museum
Clarke quay et théâtre on the bay

Nous voilà parties à pied le long de la Singapore river en destination du Merlion parc. Pendant que Sylvie se réjouit, radieuse, et ravie de cette chaleur humide qu'elle supporte décidément mieux que la chaleur sèche, Anne suffoque à chacune de ses respirations. Elle fait 3 pas. S'assied. Repart laborieusement. S'assied à nouveau prétextant un café qu'elle prétend indispensable. Puis repart. Sent ses forces l'abandonner. S'assied. Puis repart... pendant ce temps Sylvie s'agace. Pourtant elle y met plein de bonne volonté et propose à Anne des solutions bien plus efficaces que ces arrêts intempestifs. Mais quoi ? Anne lui fait un doigt d'honneur ? Et oui ; Anne s'exaspère de l'état dans lequel cet air étouffant la met ; elle aimerait avoir le temps de décider de ce qui la sortira de cet état à part prendre l'avion dans l'autre sens. Puis, un smoothie à la mangue plus tard bu bien en face d'un ventilateur, l'histoire est oubliée. Un petit tour de bateau dans la baie et c'est le bonheur. Quoi ? Des problèmes d'acclimatation? A d'autres !

Juste avant la pluie nous nous faisons déposer au Marina Bay Sands, nous y mangeons, nous nous y promenons jusqu’à l’hôtel du même nom. C'est un immense batiment constitué de 3 grandes tours supportant une sorte de soucoupe oblongue qui contient une promenade panoramique, un bar et surtout une grande piscine à débordement. Quand on est dedans, on doit avoir l'impression de plonger directement dans le vide, suppose Sylvie, car seuls les clients de l'hôtel y ont accès – c'est quand même 350 euros la nuit – ça fait quand même cher de la piscine dit-elle à Anne. Pendant ce temps elle se rappelle d'une vidéo montrant une piscine de ce genre sur un gratte-ciel se vider dans le vide telle une fontaine monstrueuse à la suite d'un tremblement de terre. Sylvie se garde bien de lui dire que ça se passait à Manille ; là où elles vont dans 2 jours. Nous nous contenterons de la photographier de loin n'est-ce pas ? Au bar, nous sirotons un jus de noix de coco frais, en attendant le courage de repartir vers the Garden by Bay. Dans ce secteur la route des piétons ne croise que rarement la route des voitures ; elle ne nous est pas spontanément explicite. On va en sous-sol, on prend des ascenseurs pour suivre des promenades qui traversent les immeubles. Car un samedi de promenade familiale, il suffit de suivre les poussettes et ça roule.

Marina Bay Sand - son centre commercial et sa piscine l“Infinity Pool” la plus haute de Singapour  

Puis, pendant que nous prenons des photos d'une vue sur le jardin, un bruit strident déchire nos tympans. Anne, en se bouchant les oreilles, s'affaisse sur elle-même, jette un œil vers les tours de l'hôtel juste au-dessus d'elles - ça y est il s'écroule - mais aperçoit 3 avions militaires de type rafale passer en faisant des figures acrobatiques. Encore toute à sa frayeur, elle jette un regard vers Sylvie qui elle aussi sort de son état de surprise mais qui déjà rage de ne pas avoir fait la photo. Qu'à cela ne tienne, les avions repassent un peu plus tard. Puis la journée finit tranquillement ; petit "son et lumière" aux pieds de grandes structures métalliques arborescentes, retour en taxi, détente dans l'eau froide de la piscine où nous avons la chance d'être seules, repas au restaurant de l'hôtel où nous nous régalons de nos plats respectifs. Nous nous couchons plus tard que nous ne l’aurions voulu mais rien n'est parfait. Quoique là on ne soit pas mal.

Marina bay 


Les illuminations de Marina bay 
23
juin
Little India 

Sylvie se lève fatiguée. Ça arrange Anne qui a toujours envie de lire après le petit déjeuner. Donc, on ne part pas avant midi bien sonné. Nous prenons un taxi pour nous rendre dans le quartier "little India" et zonons dans des rues désertes en rasant les murs pour trouver un peu d'ombre. C'est pas que ce ne soit pas bien, mais les façades à voir sont moins intéressantes que ce que le guide a vendu à Sylvie, amplifié par l'avis dithyrambique du chauffeur affable. Auparavant, celui-ci nous avait demandées pourquoi nous voulions aller dans ce quartier là... "parce que vous savez " nous dit-il, "c'est le quartier des prostituées". Anne n'a pas cédé à la suggestion de Sylvie de lui dire que nous allions retrouver des copines 🙂 . Pendant que Anne discutait avec le chauffeur, Sylvie s'évertue à prendre des photos au travers du pare-soleil alvéolé d'une grille de trous... il ne sera pas dit que quoique se soit empêcherait Sylvie de faire se qu'elle veut ; on sait jamais - pensait-elle - ça peut bien rendre.

Little India et les maisons de Peyton road 
Céramique mural  

Consciencieuses, nous arpentons les rues stabilotées par nous dans le guide. Mais nous finissons par nous réfugier dans un restaurant où nous commandons tout ce qui nous fait plaisir. Après, nous décidons d'opter pour un quartier à l'opposé de celui-ci ; "les Champs Elysées de Singapour" disait le guide. Et nous atterrissons dans une grosse rue saturée de monde aux magasins bondés. Anne commence à douter du guide que Sylvie semble suivre aveuglément.

Mosquée Masjid sultan 

C'est pourtant ce même guide qui les "envoie se balader" sur un pont reliant 2 parcs forestiers pour admirer la cime des arbres surplombée en arrière-plan par les buildings qui semblent naître de la végétation. C'est beau ! Vraiment !... mais ça monte... il fait chaud... Sylvie traîne la patte, et Anne se réjouit ; c'est pas qu'elle gambade mais presque quand même (quand on compare à Sylvie). C'est inondées de sueur que nous atteignons un téléphérique. Chouette ! Ça conjure le sort que leur avait prédit cet autre chauffeur de taxi "vous ne trouverez pas de voitures pour rentrer de ce coin là, à moins de faire toute la promenade". Soit 9 km... au bas mot. C'est toutes réjouies que nous survolons la forêt dans notre voiture suspendue, rafraichies par une brise agréable.

Vue du Henderson Waves
Marcher dans la canopée au Henderson Waves 

C’est un pont ondulé de 274 mètres de long situé à 36 mètres au-dessus d’Henderson Road. De là, vous aurez une vue panoramique sur l’extrémité sud de l’île. L'accès se fait par les bus 131, 145,176 ou 648 qui vous amène à Henderson road où vous pouvez monter les escaliers jusqu'au Faber Park.

le Merlion de l'ile de Sendosa 

Nous atterrissons au Merlion ; le premier endroit que nous avons visité le samedi... que nous croyons !! En fait ils ont donné le même non à une autre place en plein parc d'attractions au milieu d’une île. Nous tournons un peu à la recherche d'un panneau qui nous guiderait, d'une idée... nous nous plaçons sur le bord d'une route à un endroit que nous pensions être à un arrêt d'autobus et qui n'est qu'un passage piéton... mais voilà qu'un improbable taxi apparaît. Nous voilà embarquées et nous nous retrouvons en un rien de temps dans la rue de notre hôtel, passant du statut de "perdues dans une grande ville" à "près de chez nous". Et en plus c'est pas cher ici les taxis, contrairement au reste. Fourbues mais contentes, on va se tremper dans "notre" piscine d'eau froide, se doucher dans "notre" chambre climatisée à laquelle nous ne trouvons que peu de défauts contrairement à notre habitude, commander un bon gros club sandwich et dormir dans "notre" immense lit... pour la dernière fois. En tout cas pour cette fois ci. Parce qu'on reviendra.

la suite du voyage vers les Philippines : https://www.globerouleur.fr/carnet/la-tete-sous-l-eau-aux-philippines